Le bio est dans le pré. C'est le message que mercredi soir, aux Mathes, à la salle multiloisirs, Benoît Biteau, invité par l'association Demain Les Mathes, a voulu faire passer, criant ses convictions à la face de quelque 250 personnes à l'écoute. De nombreux élus de tous bords étaient là, mais aussi des consommateurs soucieux de léguer à leurs enfants une terre qui leur permettent de s'épanouir sainement.
C'est l'esprit qui prévalurent, après deux heures d'un exposé engagé du « paysan résistant », comme aime à se qualifier Benoît Biteau. Un scientifique qui fait front aux scientistes, un paysan pour qui « il est devenu urgent de renouer avec des méthodes de culture séculaire reléguées aux oubliettes au nom du rendement. Celle-là même que pratiquaient, en symbiose avec la nature, nos sages ancêtres et dont on a oublié les méthodes », a lancé Benoît Biteau. Et de citer au passage toutes ces « vaches à la robe noire et blanche, qui ruminent à la chaîne du soja au goût de pesticides. » Mais aussi les méfaits engendrés pour la terre, l'eau et par conséquent la santé.
Mais il est, pour ce résistant de Sablonceaux, un signe encourageant venu du bio. Trois lettres qui s'affichent maintenant dans les yeux et les assiettes de nombreux consommateurs inquiets pour leur santé et qui pourraient bien, dans l'avenir, changer la donne. Ainsi, « les produits issus d'une culture biologique, qui ne représentaient jusqu'à ce jour que 5 % de la production globale agricole de l'Hexagone, affichent-ils depuis quelques années une croissance à deux chiffres », a argumenté le « paysant résistant ».
Le réveil du bio
De quoi conforter dans sa démarche le paysan qui s'est pris à rêver tout haut, ce soir-là, d'un temps où chaque région serait capable d'assumer son authenticité paysanne en produisant local, dans le respect de la terre et de la biodiversité. Voire de « rencontrer dans les prés redevenus verdoyants de Charente et du Poitou, des bovins, ovins et caprins aux couleurs de nos vieilles cartes postales, bien adaptés à nos régions et capables de produire du bon lait », a-t-il conclu.